Domaines d'action
Tachycardie paroxystique supraventriculaire (TPSV)
La TPSV est causée par une anomalie du système électrique du cœur. Les personnes atteintes de TPSV ont des épisodes inattendus de fréquence cardiaque rapide qui commencent et s’arrêtent sans signes avant-coureurs.
Au repos, la fréquence cardiaque normale se situe entre 60 et 100 battements par minute. Au cours d’un épisode de TSV, la fréquence cardiaque d’un(e) patient(e) augmente fortement, dépassant parfois 250 battements par minute. Les symptômes survenant lors d’un épisode de TSV peuvent inclure des palpitations, une transpiration, une sensation d’oppression ou une douleur à la poitrine, un essoufflement, une fatigue soudaine, une perte de conscience et de l’anxiété.
À ce jour, aucune thérapie à action rapide n’a été approuvée par la FDA pour stopper à domicile la TPSV, et toutes les thérapies approuvées nécessitent une intervention dans un établissement de soins actifs surveillés, comme un service d’urgence.
Fréquence et gravité
La TPSV peut apparaître à tout moment au cours de la vie d’un(e) patient(e) et peut survenir chez des patients par ailleurs en bonne santé. La fréquence et la gravité des épisodes varient d’un(e) patient(e) à l’autre et peuvent même varier chez un(e) même patient(e). Notre étude de marché montre que chez les patients qui vivent avec la TPSV, le nombre médian d’épisodes se situe entre quatre et sept par an, même si près des deux tiers d’entre eux prennent quotidiennement des médicaments sur ordonnance pour les prévenir. Les épisodes peuvent durer de quelques minutes à quelques heures et peuvent être invalidants pour les patients, les empêchant de se concentrer sur leur famille ou leur travail. Une étude de marché a également montré que, l’année du diagnostic, près de 40 % des patients atteints de TPSV subissent de multiples épisodes chaque année qui durent plus de 10 minutes, et 10 % de ces épisodes sont rapportés comme étant suffisamment graves pour justifier un traitement à l’hôpital. Au cours de la première année après le diagnostic, les dépenses de santé liées à la TPSV augmentent considérablement, les coûts doublant et, dans certains cas, triplant, en raison de l’augmentation des visites ambulatoires, des hospitalisations, des visites aux urgences et des frais d’ordonnance.
Bien que la TPSV ne pose pas un risque vital, l’incertitude quant au moment où un épisode se produira et à sa durée peut avoir une incidence importante sur la qualité de vie des patients. Les chercheurs ont constaté que jusqu’à 27 % des patients vivant avec la TPSV avaient arrêté de conduire par peur d’une perte de conscience temporaire. En outre, les patients se sentent souvent anxieux en anticipant de futurs épisodes de TPSV et frustrés par leur sentiment de manque de contrôle sur leur maladie.
Prévalence et incidence
La TPSV affecte environ deux millions d’Américains, pas moins de 300 000 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année et plus de 600 000 demandes de remboursement de soins sont effectuées aux É.-U. chaque année, notamment en raison des visites à l’urgence, des hospitalisations et des ablations. Ces estimations sont basées sur une analyse des données relatives aux demandes de remboursement de soins rapportées par les employeurs pour les patients de moins de 65 ans et sur des données Medicare pour les patients de 65 ans et plus entre 2008 et 2016.
Une analyse longitudinale observationnelle et rétrospective publiée en 2021 dans le Journal of Cardiovascular Electrophysiology s’est appuyée sur les données provenant de demandes de réclamation soumises à Medicare et à des assureurs privés pour estimer la prévalence et l’incidence de la TPSV aux États-Unis sur une période de neuf ans (2008 à 2016). Cette étude a révélé que la prévalence de la TPSV traitée aux États-Unis se situait entre 1,3 et 2,1 M de cas, et qu’il y a environ de 190 000 à 310 000 nouveaux cas chaque année. Cette maladie touche plus souvent les femmes, soit deux patients sur trois. À l’exception de la fibrillation et du flutter auriculaires, les comorbidités les plus courantes chez les patients atteints de TPSV étaient les maladies pulmonaires chroniques, le diabète sucré et l’insuffisance cardiaque. Ces maladies sont courantes chez les personnes âgées de 65 ans et plus et chez les personnes souffrant de fibrillation ou de flutter auriculaires.
En comparant ces nouvelles données aux analyses antérieures, on remarque que la prévalence et l’incidence de la TPSV ont plus que doublé. Les sources publiées antérieurement qui documentaient les caractéristiques démographiques, cliniques et épidémiologiques des patients atteints de TPSV reposaient sur une seule consultation médicale au cours de laquelle le diagnostic était confirmé à l’aide d’un électrocardiogramme. Par conséquent, ces études évaluent la prévalence et l’incidence chez les patients atteints de TPSV qui se présentent dans un établissement de santé en raison d’un épisode actif de tachycardie supraventriculaire (TSV). Il est probable qu’elles sous-estiment considérablement la prévalence de la TPSV en raison de la nature épisodique de la maladie, de la variabilité de la durée des épisodes de TSV et du fait que la majorité des épisodes de TSV ne sont pas répertoriés, car les patients ne se présentent pas à l’hôpital.
Cette analyse longitudinale observationnelle et rétrospective – qui a permis de relever des diagnostics erronés, car les symptômes de la fibrillation et du flutter auriculaires sont semblables à ceux de la TPSV – a produit une estimation plus définitive et à jour de la prévalence de la TPSV traitée au sein de la population américaine. Étant donné qu’une minorité des cas de TPSV a été déterminée à partir du code de diagnostic de la TPSV dans des études antérieures, il est probable que d’autres patients souffrant de TPSV reçoivent d’autres codes de diagnostic qui ne sont pas inclus dans l’estimation de la prévalence de la TPSV traitée, soit de 1,3 à 2,1 M de cas.
Les personnes atteintes de TPSV peuvent présenter d’autres troubles en comorbidité, comme la fibrillation et le flutter auriculaires. L’exclusion des patients présentant une comorbidité (fibrillation ou flutter auriculaires) mène à une estimation prudente de la prévalence de la TPSV traitée aux États-Unis (environ 1,3 million de cas), tandis que l’inclusion des patients présentant une comorbidité (fibrillation ou flutter auriculaires) suggère une prévalence d’environ 2,1 millions de cas aux États-Unis.
Fardeau en termes d’économie de la santé
Le traitement actuel de la TPSV consomme des ressources considérables en soins de santé. Des recherches publiées en 2020 dans l’American Journal of Cardiology montrent que les coûts pour les patients augmentent considérablement au cours de l’année précédant le diagnostic en raison de la difficulté à obtenir un diagnostic précis. Dans l’année suivant le diagnostic, les coûts doublent chez les moins de 65 ans et triplent chez les plus de 65 ans, par rapport aux groupes de contrôle appariés. Les dépenses totales de santé dans l’année suivant le diagnostic de TPSV variaient entre 20 000 $ et 30 000 $ par patient, ce qui est significativement plus élevé que les dépenses observées pour les patients sans TPSV (~ 6 500 $ par patient). Des augmentations significatives pour les deux groupes d’âge ont été observées pour des visites à l’urgence. Chez les moins de 65 ans, le coût moyen des hospitalisations avait doublé alors que leur taux d’hospitalisation quadruplait. Il faut noter ici que les ablations par cathéter après le diagnostic ne représentent que 23 % de cette augmentation des dépenses, ce qui signifie que la majorité des coûts ne sont pas liés aux ablations.
En se basant sur des données du marché, nous estimons qu’environ 80 000 ablations par cathéter et plus de 150 000 visites à l’urgence/hospitalisations pour la TPSV ont lieu chaque année, générant la majeure partie des quelque 3 milliards de dollars dépensés annuellement aux É.-U. pour la prise en charge de la TPSV.
En examinant une dimension plus large du fardeau économique sur notre système de santé lié aux traitements cardiaques, une étude de 2021 publiée dans l’American Heart Journal a révélé que les patients de moins de 65 ans vivant avec une TPSV pouvaient coûter au système de santé un montant comparable à celui des patients atteints de FA, l’arythmie la plus couramment diagnostiquée dans les pratiques cliniques américaines. Dans le cadre de cette étude, les patients ont été suivis pendant une période allant jusqu’à six ans après le diagnostic. Semblable à l’étude publiée dans l’American Journal of Cardiology, ces données ont montré que les coûts ne reviennent jamais aux valeurs de base, ce qui indique la nécessité de disposer de plus d’options de traitement dans la gestion à long terme de la TPSV.
Quel est le coût de la TPSV pour notre système de santé?
Les coûts de la TPSV augmentent considérablement entre l’année avant et après le diagnostic chez les patient(e)s plus jeunes (moins de 65 ans) et plus âgés (65 ans et plus)
Les augmentations de coûts comprennent :
pour les moins de 65 ans : augmentation de 4x
pour les 65 ans et plus : augmentation de 2x
pour les moins de 65 ans : augmentation de 2,5x
pour les 65 ans et plus : augmentation de 33 %
pour les moins de 65 ans : 13 % des patients
pour les 65 ans et plus : 3 % des patients
Disparité entre les sexes
Les symptômes ressentis par les patients atteints de TPSV sont souvent diagnostiqués à tort comme des crises d’anxiété ou de panique, en particulier chez les femmes. Par rapport aux hommes, les femmes peuvent nécessiter plus de visites ambulatoires et aux urgences pour recevoir un diagnostic exact. Après le diagnostic, les femmes sont plus susceptibles d’être traitées par un traitement médical pour gérer les symptômes, tandis que les hommes sont plus souvent référés pour une ablation.
Norme de soins
La norme de soins actuelle pour un épisode de TPSV consiste en une injection intraveineuse (IV) d’adénosine, généralement administrée dans un hôpital ou un service d’urgence. L’adénosine bloque la conduction au niveau du nœud atrioventriculaire (AV), structure tissulaire du cœur qui transmet l’influx électrique qui régule le rythme cardiaque, interrompant ainsi l’arythmie et rétablissant une fréquence cardiaque normale. Certains patients ont rapporté avoir ressenti une oppression dans la poitrine, des bouffées de chaleur et même un sentiment de mort imminente après avoir reçu l’adénosine. L’adénosine est éliminée de l’organisme en moins d’une minute et ne peut être autoadministrée par un(e) patient(e), car elle nécessite un accès par voie intraveineuse.
Avant l’approbation de l’adénosine, la TPSV était traitée avec des inhibiteurs des canaux calciques par IV, tels que le vérapamil ou le diltiazem, qui ralentissaient également la conduction par le nœud AV en quelques minutes. Ces médicaments comportent un risque de ralentissement excessif du cœur et une baisse de la pression artérielle. Les administrations par voie intraveineuse à l’hôpital sont associées à des coûts médicaux plus élevés tout en générant un désagrément pour le(la) patient(e).
De nombreux patients prennent quotidiennement des médicaments oraux, tels que des bêtabloquants, des inhibiteurs des canaux calciques ou des antiarythmiques afin de prévenir ou de contrôler la fréquence et la durée des futurs épisodes de TPSV. Néanmoins, des épisodes qui se manifestent par une « récidive » peuvent quand même survenir et nécessiter des visites à l’urgence. Certains patients arrêtent la prise de leurs médicaments par voie orale en raison d’effets secondaires. Par exemple, la prise chronique de bêtabloquants peut provoquer un dysfonctionnement sexuel ou de la fatigue, et l’utilisation à long terme du vérapamil peut provoquer de la constipation.
Les patients peuvent également essayer de prendre l’un de ces médicaments lorsqu’ils(elles) font l’expérience d’un épisode. C’est ce qu’on appelle une approche « pilule dans la poche », qui n’empêchera pas les épisodes de se produire, mais peut aider à raccourcir leur durée. Les études de marché suggèrent qu’environ 25 à 30 % des patients atteints de TPSV utilisent l’approche de la pilule dans la poche pour gérer leurs épisodes.
Le seul traitement potentiellement curatif de la TPSV est l’ablation, une intervention invasive, qui cautérise le court-circuit à l’origine du rythme anormal. Lors de cette intervention, le tissu électrique anormal du cœur est brûlé ou gelé à l’aide de cathéters acheminés par les vaisseaux de l’aine jusqu’au cœur du(de la) patient(e). Environ 10 à 15 % des patients souffrant de TPSV subissent finalement une ablation par cathéter.
Faisons cause commune
Nous collaborons avec des chercheurs de pointe, des établissements universitaires, des sociétés scientifiques et des associations de soutien aux patients qui partageant les mêmes idées dans la poursuite de la connaissance et de l’éducation sur la TPSV. Si vous souhaitez collaborer, envoyez un courriel à info@milestonepharma.com.
- Brugada, J. European Heart Journal. 2019; 41(5):655-720.
- Chew, D.S., Am Heart J. 2021;233:132-140.
- Colucci, R.A. Am Fam Physician. 2010;82(8):942-952.
- Go, A.S. J Am Heart Assoc. 2018;7(14):1-7.
- Lessmeier, T.J. Arch Intern Med. 1997;157(5):537-543.
- Données internes de Milestone Pharmaceuticals : estimations internes basées sur des études de marché et une analyse longitudinale des données sur les réclamations faites auprès de Truven/Marketscan et Medicare.
- Orejarena, L.A. J Am Coll Cardiol. 1998;31(1):150-7.
- Page, R. J Am Heart Assoc. 2016; 133(14):e506-e574.
- Rehorn, M., J Cardiovasc Electrophysiol. 2021;32 (in press).
- Sacks, N.C. Amer J of Card. 2020;125(2):214-221.